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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 13, trad Mardrus, 1903.djvu/300

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les mille nuits et une nuit

mais sa mémoire s’était dépouillée du nom magique. Alors, en proie à la frayeur et à la rage, il laissa là les sacs pleins d’or, et se mit à parcourir la caverne en tous sens, à la recherche de quelque issue. Mais il ne rencontrait partout que parois granitiques lisses désespérément. Et, comme une bête féroce ou quelque chameau en rut, il écumait d’une écume de bave et de sang, et se mordait les doigts de désespoir. Mais là ne fut point tout son châtiment : car il lui restait encore à mourir. Ce qui ne devait pas tarder !

En effet, à l’heure de midi, les quarante voleurs revinrent vers leur caverne, selon leur habitude journalière…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT CINQUANTE-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

… En effet, à l’heure de midi, les quarante voleurs revinrent vers leur caverne, selon leur habitude journalière. Et voilà qu’ils virent, attachés aux arbres, les dix mulets chargés de grands coffres. Et aussitôt, sur un signe de leur chef, ils dégainèrent farouchement, et lancèrent leurs chevaux à toute bride vers l’entrée de la caverne. Et ils mirent pied