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histoire de la princesse suleika
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sorte, il se dilata et s’épanouit, et me dit : « Nul nom n’a jamais mieux convenu à un pareil visage, ô Hassân ! » Et il ajouta ; « Je te nomme mon chambellan, afin que mes yeux se réjouissent chaque matin de ta vue ! » Et moi je baisai la main du roi, et le remerciai de la bonté qu’il me témoignait. Et le vizir m’emmena et me fit quitter mes habits, et me revêtit lui-même d’un habillement de page. Et il me donna la première leçon de tenue, dans nos fonctions de chambellan. Et je ne savais comment lui exprimer ma gratitude pour toutes ses attentions. Et il me prit sous sa protection. Et je devins son ami. Et, de leur côté, tous les autres chambellans, qui étaient jeunes et fort beaux, devinrent mes amis. Et ma vie s’annonçait délicieuse dans ce palais, qui déjà me donnait tant de joie et me promettait tant de plaisirs délicats.

Or, jusqu’à présent, ô mon seigneur, la femme n’avait été pour rien du tout dans ma vie. Mais elle devait bientôt y faire son apparition. Et, avec elle, dans ma vie devait entrer la complication…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA HUIT CENT SOIXANTE-DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Or, jusqu’à présent, ô mon seigneur, la femme