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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 15, trad Mardrus, 1904.djvu/131

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histoire de la jouvencelle…
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surpassait les trilles et les roulades des oiseaux musiciens. Car, en vérité, un miracle était caché dans chacun de ses doigts.

Et, certes, personne ne se doutait que, dans le palais d’Ishak, le maître lui-même eût, en cette jeune fille, son égal et même son supérieur. Car depuis le jour où, dans le dépôt des esclaves, l’émotion avait fait trembler les mains et la voix de la merveilleuse jouvencelle, elle n’avait plus eu occasion de jouer ou de chanter en public, ne faisant, comme ses compagnes, qu’écouter les enseignements d’Ishak et jouer ensuite et chanter, non point seule, mais en chœur avec toutes les élèves. Ainsi donc, lorsqu’elle eut fait exprimer au bois harmonieux du luth toutes les voix des oiseaux qui avaient autrefois peuplé l’arbre dont il était sorti, elle leva la tête et laissa tomber de ses lèvres, en chantant, ces vers du poète…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT VINGT-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… Ainsi donc, lorsqu’elle eut fait exprimer au bois harmonieux du luth toutes les voix des oiseaux qui avaient autrefois peuplé l’arbre dont il était sorti,