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HISTOIRE DE BAÏBARS ET DES
CAPITAINES DE POLICE


Il est raconté — mais Allah l’Invisible est plus savant ! — qu’il y avait autrefois dans le pays d’Égypte, au Caire, un sultan d’entre les sultans valeureux et puissants de la très illustre race des Baharites turcomans. Et il s’appelait le sultan Al-Malek Al-Zaher Rôkn Al-Dîn Baïbars Al-Bondokdari. Et, sous son règne, l’Islam brilla d’un lustre sans précédent, et l’empire s’étendit glorieusement de l’extrême limite de l’orient aux confins profonds de l’occident. Et, sur la face de la terre d’Allah, et sous le ciel azuré, plus rien ne resta debout des places fortes des Francs et des Nazaréens, dont les rois étaient devenus un tapis pour ses pieds. Et sur les plaines vertes, et dans les déserts, et sur les eaux, aucune voix ne s’élevait qui ne fût la voix d’un Croyant, et aucun pas ne s’entendait qui ne fût le pas d’un marcheur dans la voie de la rectitude. Or, béni soit à jamais celui qui nous traça la voie, le Bienheureux, fils d’Abdallah le Khoreïchite, notre seigneur et suzerain Ahmad-Môhammad, l’Envoyé