Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 16, trad Mardrus, 1904.djvu/125

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les lucarnes… (le poète doreïd…)
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comme le fer de ta lance, et qui vivront à jamais parmi nous !

Ah ! après le trépas du généreux fils d’Amr, que les étoiles s’éteignent, que le soleil anéantisse ses rayons. Il était notre soleil et notre étoile.

Maintenant que tu n’es plus, mon frère, qui recueillera l’étranger lorsque du Nord lugubre soufflent les vents sifflants qui bruissent dans les échos ?

Hélas ! celui qui vous nourrissait de ses troupeaux, ô voyageurs, qui vous protégeait de ses armes, vous l’avez déposé et laissé dans la poussière où vous avez creusé sa fosse.

Dans la demeure affreuse, au milieu de quelques pieux plantés en haie, vous l’avez déposé. Et de sombres rameaux de salamah furent jetés sur lui,

Parmi les tombeaux de nos ancêtres sur lesquels, depuis longtemps déjà, passent les années et les jours.

Ô mon frère, enfant le plus beau des Sôlamides, que ta perte m’est une douleur poignante ! Elle éteint en moi la résolution et le courage.

Non, la méhara qui, privée de son nouveau-né, tourne autour du simulacre qu’on lui a donné pour tromper sa tendresse, poussant plaintes et cris de détresse,

Qui va et cherche, anxieuse, de tous côtés, qui ne broute plus aux pâturages quand s’éveille son souvenir, qui n’a que gémissements et bonds effarés,

Ne donne qu’une faible image de la douleur dont je suis accablée, ô mon frère !

Oh ! jamais ne tariront mes larmes pour toi, jamais ne s’arrêteront mes sanglots et mes accents de