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les mille nuits et une nuit

et se faire passer pour Mourakisch en personne, grâce aux ténèbres de la nuit et à sa ressemblance de taille et de manières avec son ami. Et Mourakisch se laissa vaincre par les instances de l’adolescent, et engagea par serment son consentement. Et, la nuit venue, le jeune ami prit sa place sur le dos de la jeune fille, et fut introduit auprès de la princesse.

Et, dans l’obscurité, commença ce qui devait commencer. Mais, aussitôt, en dépit des ténèbres, Fatimah, experte, s’aperçut de la substitution, en constatant mollesse là où il y avait dureté, et tiédeur là où il y avait brûlante ardeur, et pauvreté où il y avait abondance. Et, se levant à l’heure et à l’instant, elle repoussa l’intrus d’un dédaigneux coup de pied et le fit ramasser par sa suivante qui le transporta dehors, par le procédé de transport ordinaire…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT SOIXANTE-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

… et le fit ramasser par sa suivante qui le transporta dehors par le procédé de transport ordinaire.

Et, dès lors, le poète fut éconduit par la fille du roi, qui ne consentit jamais à lui pardonner sa trahi-