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les lucarnes… (la vengeance du roi…)
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femme la plus aimée du roi Hojjr, la belle Hind, joyau de la tribu.

Aussi, dès que la nouvelle de cet événement lui fut parvenue, Hojjr revint à la hâte sur ses pas, avec tous ses guerriers, et se dirigea vers le lieu où il pensait rencontrer son ennemi Ziâd, le ravisseur de Hind. Et il ne tarda pas, en effet, à arriver à peu de distance du camp des Kodâïdes. Et il y envoya aussitôt deux espions éprouvés, nommés Saly et Sâdous, reconnaître les lieux et recueillir le plus de renseignements possible sur la troupe de Ziâd.

Et les deux espions réussirent à s’insinuer au camp sans être reconnus. Et ils recueillirent de précieuses observations sur le nombre de l’ennemi et la disposition du camp. Et, après quelques heures passées à tout inspecter, l’espion Saly dit à son compagnon Sâdous : « Tout ce que nous venons de voir me paraît suffisant comme notions et renseignements sur les projets de Ziâd. Et je vais de ce pas mettre le roi Hojjr au courant de ce dont nous avons été témoins. » Mais Sâdous répondit : « Moi, je ne pars pas que je n’aie des détails encore plus importants et plus précis. » Et il resta seul dans le camp des Kodâïdes.

Or, dès la nuit close, des hommes de Ziâd arrivèrent pour faire la garde auprès de la tente de leur chef, et se postèrent en groupes çà et là. Et Sâdous, l’espion de Hojjr, craignant d’être découvert, paya d’audace, et alla hardiment frapper de la main sur l’épaule d’un garde qui venait de s’asseoir par terre comme les autres, et l’apostropha d’un ton impératif, lui disant : « Qui es-tu ? » Et le garde répondit :