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les mille nuits et une nuit

cadet d’Omar, répondit : « Ô père, moi je l’épouse. » Et le mariage fut fait, de la fille de la laitière avec le fils de l’émir des Croyants. Et ce fut un mariage béni. Car il leur naquit une fille qui fut mariée plus tard à Abd El-Aziz ben Merwân. Et c’est de ce dernier mariage que naquit Omar ben Abd El-Aziz, qui monta sur le trône des Ommiades, huitième dans l’ordre dynastique, et fut l’un des cinq grands khalifats de l’Islam. Louanges à Celui qui élève qui il Lui plaît.

— Et Omar avait coutume de dire : « Je ne laisserai jamais sans vengeance le meurtre d’un Musulman. » Or, un jour, on apporta devant lui, alors qu’il tenait la séance de justice sur les marches de la mosquée, le cadavre d’un adolescent encore imberbe, à la joue douce et polie comme celle d’une jeune fille. Et on lui dit que cet adolescent avait été assassiné par une main inconnue, et qu’on avait trouvé son corps jeté sur la face du chemin.

Et Omar demanda des renseignements et s’efforça de recueillir des détails sur le meurtre ; mais il ne put arriver à rien savoir, ni à découvrir la trace du meurtrier. Et il fut peiné en son âme de justicier de voir la stérilité de ses recherches. Et il invoqua le Très-Haut, disant : « Ô Allah ! ô Seigneur, permets que je vienne à bout de découvrir le meurtrier. » Et on l’entendit souvent répéter cette prière.

Or, au commencement de l’année suivante, on lui apporta un petit enfant nouveau-né, encore vivant, qu’on avait trouvé abandonné à l’endroit même où avait été jeté le cadavre de l’adolescent. Et Omar