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les lucarnes… (omar le séparateur)
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l’amour du bien, et à l’animer encore à la pratique des œuvres méritoires. » Et le cheikh dit : « Qu’Allah te comble de Ses faveurs, ô émir des Croyants, pour ton bon vouloir à l’égard de ma fille. Demeure ici un moment, jusqu’à ce que je revienne ; car je vais annoncer ton intention à ma fille. » Et il entra, et demanda à Saleha de recevoir le khalifat. Et Omar fut introduit.

Or, arrivé auprès de l’adolescente, Omar ordonna aux personnes présentes de se retirer. Et elles sortirent immédiatement et laissèrent le khalifat et Saleha seuls, absolument seuls. Alors Omar, découvrant son sabre soudain, dit à l’adolescente : « Je veux de toi des notions précises sur le meurtre du jeune homme trouvé autrefois sur le chemin. Ces notions, tu les as. Et, si tu essaies de me cacher la vérité, entre toi et elle il y aura ce sabre, ô Saleha. » Et elle répondit, sans se troubler : « Ô émir des Croyants, tu es tombé juste sur le fait que tu recherches. Et moi, par la grandeur du nom d’Allah Très-Haut et par les mérites du Prophète béni ! — sur Lui la prière et la paix ! — je vais te dire la vérité tout entière. » Et elle baissa la voix et dit : « Sache donc, ô émir des Croyants, que j’avais une vieille femme, qui était toujours chez moi, et qui m’accompagnait partout quand je sortais. Et je la considérais et l’aimais comme une fille aime sa mère. Et, de son côté, à tout ce qui me touchait et m’intéressait, elle portait une attention et un soin extrêmes. Et longtemps il en fut ainsi, moi la choyant et l’écoutant avec respect et vénération.

« Or, un jour vint où elle me dit : « Ô ma fille, il