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les lucarnes… (la favorite du destin)
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sombrit et fronça les sourcils. Et toute sa gaieté s’évanouit ; et les pensées de son esprit devinrent noires comme l’étoupe au fond de l’encrier. Et, après un long silence, il dit d’une voix sourde : « À chacun est fixé son lot. Et nul ne reste que l’Éternel Vivant. » Et il s’enfonça de nouveau dans un silence de mauvais augure, qu’il interrompit tout à coup, en s’écriant : « Qu’en hâte on appelle Massrour, le porte-glaive ! » Et c’était précisément ce même Massrour, l’exécuteur des vengeances et des colères khalifales, qui avait été le gardien d’enfance d’Al-Rachid et l’avait porté entre ses bras et sur ses épaules. Et il arriva bientôt en présence d’Al-Hadi, qui lui dit : « Va tout de suite chez mon frère Al-Rachid, et apporte-moi sa tête…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUATRE-VINGT-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… Et il arriva bientôt en présence d’Al-Hadi, qui lui dit : « Va tout de suite chez mon frère Al-Rachid, et apporte-moi sa tête. »

En entendant ces mots, qui étaient la sentence de mort de celui qu’il avait élevé, Massrour resta stupéfait, étourdi et comme frappé de la foudre. Et il