tant d’ingénuité, approchait la coupe de ses lèvres, le poète-musicien prit son théorbe, et, l’animant par un prélude pétillant, il chanta :
« Sémillantes, sveltes et gracieuses, les jouvencelles ! Des gazelles admirables, des cavales aux flancs élancés.
Leurs beaux seins arrondis s’élèvent sur leur poitrine, deux coupes de jade sur un ciel lumineux.
Comment ne chanterais-je pas ? Mais si aux montagnes chauves on faisait boire ce que me font boire ces gazelles, elles chanteraient ! »
Et, comme par le passé, le poète-musicien continua à vivre dans l’insouciance du lendemain, se fiant à la destinée et au Maître des créatures. Et les deux danseuses restèrent sa consolation dans les mauvais jours, et son bonheur durant toute sa vie.
— Puis le jeune homme dit : « Ce soir, je vous dirai encore l’histoire de la Crème à l’huile de pistaches. » Et il dit :
Sous le règne du khalifat Haroun Al-Rachid, le kâdi suprême de Baghdad était Yâcoub Abou-Youssef,