Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 16, trad Mardrus, 1904.djvu/209

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
les lucarnes… (la crème à l’huile…)
205

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUATRE-VINGT-DIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … C’est la balouza préparée à la crème, au miel, à la fine fleur de farine et à l’huile de pistaches. »

Et moi, entendant cela, je me rappelai les paroles de mon vénéré maître qui avait ainsi prédit ce qui devait m’arriver. Et je ne pus, à se souvenir, m’empêcher de sourire. Et le khalifat me dit : « Qu’est-ce donc qui t’incite à sourire, ô Yâcoub ? » Et je répondis : « Rien que de bien, ô émir des Croyants. C’est un simple souvenir de mon enfance qui me traverse l’esprit, et je lui souris au passage. » Et il me dit : « Alors, hâte-toi de me raconter cela. Je suis persuadé qu’il y aura profit à l’écouter. »

Et moi, pour satisfaire au désir du khalifat, je lui racontai mes débuts dans l’étude de la science, mon assiduité à suivre l’enseignement d’Abou-Hanifah, les désespoirs de ma pauvre mère en me voyant déserter la teinturerie, et la prédiction de l’imam au sujet de la balouza à la crème et à l’huile de pistaches.

Et Haroun fut charmé de mon récit, et conclut : « Oui, certes ! l’étude et la science portent toujours leurs fruits, et leurs avantages sont nombreux dans le domaine humain et dans le domaine de la reli-