Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 16, trad Mardrus, 1904.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
226
les mille nuits et une nuit

Puis, après les avoir régalés d’un excellent repas, où rien n’avait été oublié de ce qui est délicat, il les congédia dans la paix.

Et voilà pour eux tous. Mais Allah est plus savant !

― Et Schahrazade, ayant fini de raconter cette longue suite d’histoires admirables, se tut. Et le roi Schahriar lui dit : « Ô Schahrazade, que tu m’as instruit ! Mais tu as sans doute oublié de me parler du vizir Giafar. Et moi, il y a déjà longtemps que je souhaite t’entendre me raconter tout ce que tu sais à son sujet. Car, en vérité, ce vizir ressemble étonnamment, par les qualités, à mon grand-vizir, ton père. Et c’est pourquoi j’aimerais tellement connaître de toi la vérité de son histoire, dans tous ses détails, vu qu’elle doit être admirable. » Mais Schahrazade baissa la tête et répondit : « Qu’Allah éloigne de nous le malheur et la calamité, ô Roi du temps, et qu’il ait en Sa compassion Giafar le Barmakide et toute sa famille ! De grâce, dispense-moi de te raconter son histoire, car elle est pleine de larmes. Hélas ! qui ne pleurerait au récit de la fin de Giafar, de son père Yahia, de son frère El-Fadl et de tous les Barmakides ! Certes, leur fin est lamentable, et le granit même s’en attendrirait ! » Et le roi Schahriar dit : « Ô Schahrazade, raconte-la-moi tout de même. Et qu’Allah éloigne de nous le Malin et le malheur ! »

Alors Schahrazade dit :