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la fin de giafar et des barmakides
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porté par le célèbre poète Môhammad, de Damas. Il dit :

J’entrai un jour dans un hameau pour prendre un bain. Et le maître baigneur chargea de me servir un jeune garçon fort bien fait. Et moi, pendant que me soignait le jeune garçon, je me mis, je ne sais par quelle fantaisie, à me chanter à moi-même, à mi-voix, des vers que j’avais autrefois composés pour célébrer la naissance du fils de mon bienfaiteur El-Fadl ben Yahia El-Barmaki. Et voici que tout à coup le jeune garçon qui me servait tomba par terre sans connaissance. Puis, quelques instants après, il se releva et, le visage baigné de larmes, il prit aussitôt la fuite, me laissant seul au milieu de l’eau…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT QUATRE-VINGT-DIX-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

… il se releva et, le visage baigné de larmes, il prit aussitôt la fuite, me laissant seul au milieu de l’eau.

Et moi, étonné, je sortis du bain, et je reprochai vivement au maître baigneur de m’avoir donné, pour mon service de bain, un épileptique. Mais le