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les mille nuits et une nuit

À ces paroles, l’homme riche jeta soudain ses bras autour du cou de Mârouf, et le serra contre sa poitrine, en pleurant, et lui dit : « Loué soit Allah qui réunit les amis ! Je suis Ali, ton camarade d’enfance, ô Mârouf, le fils du cheikh Ahmad le droguiste de la rue Rouge…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA NEUF CENT SOIXANTE-DEUXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Loué soit Allah qui réunit les amis ! Je suis Ali, ton camarade d’enfance, ô Mârouf, le fils du cheikh Ahmad le droguiste de la rue Rouge. »

Et, après les transports de la joie la plus vive, de part et d’autre, il le pria de lui raconter comment il se trouvait sur ce rivage. Et lorsqu’il eut appris que Mârouf était resté un jour et une nuit sans nourriture, il le fit monter derrière lui sur sa mule, et le transporta à sa demeure, un palais splendide. Et il le traita magnifiquement. Et, le lendemain seulement, malgré tout le désir qu’il avait eu de s’entretenir avec lui, il se rendit auprès de lui, et put enfin causer longuement avec lui. Et il apprit de la sorte tous les tourments qu’avait éprouvés le pauvre Mârouf,