à un violent désespoir. Et, comme il restait dans cette attitude, sans avoir trop l’air de bouger, la jeune fille sortit sa tête de la moustiquaire…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin, et, discrète, se tut.
LA NEUF CENT SOIXANTE-QUATRIÈME NUIT
Elle dit :
… la jeune fille sortit sa tête de la moustiquaire, et dit à Mârouf : « Ô mon beau seigneur, pourquoi restes-tu ainsi loin de moi, en proie à la tristesse ? » Et Mârouf, poussant un soupir, répondit avec effort : « Il n’y a de recours et de puissance qu’en Allah le Tout-Puissant ! » Et elle lui demanda, émue : « Pourquoi cette exclamation, ô mon maître ? Me trouves-tu laide ou contrefaite, ou bien as-tu quelque autre cause de chagrin ? Le nom d’Allah sur toi et autour de toi ! Parle et ne me cache rien, ya sidi. » Et Mârouf, poussant un nouveau soupir, répondit : « Tout ça, vois-tu, c’est la faute de ton père ! » Et elle demanda : « Ça, quoi ? Et quelle faute a commise mon père ? » Il dit : « Comment ? N’as-tu donc pas vu que je me suis montré avare d’une avarice sordide à ton égard, et à l’égard des dames du palais ? Ah ! ton père a été bien coupable qui ne m’a pas permis d’attendre l’arrivée de ma grande caravane, pour me