Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 16, trad Mardrus, 1904.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
les mille nuits et une nuit

ver les bêtes, et les fouetta vivement, pour vaincre la résistance. Mais, malgré l’énorme coup de collier que les bœufs donnèrent, la charrue ne bougea pas d’un pouce, et resta fixée au sol comme pour attendre le jour du Jugement.

Alors Mârouf se décida à examiner quelle pouvait bien être l’affaire. Et, après avoir enlevé la terre, il trouva que le soc de la charrue s’était engagé de la pointe dans un fort anneau de cuivre rouge scellé dans une table de marbre, presque à ras du labour.

Et, poussé par la curiosité, Mârouf se mit à essayer de mouvoir et d’enlever cette table de marbre. Et, après quelques efforts, il finit par réussir à la remuer et à la faire glisser. Et il aperçut, à l’intérieur, un escalier qui conduisait, par des marches de marbre, dans un caveau souterrain, de forme carrée, de la grandeur d’un hammam. Et Mârouf, prononçant la formule du « bismillah », descendit dans ce caveau, et vit qu’il était composé de quatre salles consécutives. Et la première de ces salles était remplie de pièces d’or, depuis le sol jusqu’au plafond ; et la seconde était pleine de perles, d’émeraudes et de corail, également du sol au plafond ; et la troisième d’hyacinthes, de rubis, de turquoises, de diamants et de pierreries de toutes les couleurs ; mais la quatrième, qui était la plus vaste et la mieux conditionnée, ne contenait rien autre chose qu’un socle en bois d’ébène sur lequel était posé un tout petit coffret de cristal, pas plus gros qu’un citron.

Et Mârouf s’étonna prodigieusement de sa découverte et se réjouit de ce trésor. Mais ce qui l’intri-