Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/127

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du bossu… (le barbier)
127

j’obéis ! » Et il fut durant trois jours entiers à l’ouvrage, et il ne prenait comme nourriture que le strict nécessaire, afin de ne pas perdre de temps, et surtout parce qu’il n’avait plus un seul drachme d’argent pour s’acheter le nécessaire.

Lorsqu’il eut fini le travail des caleçons, il les plia dans le grand foulard et, tout heureux et ne se possédant plus de joie, il monta lui-même les porter au propriétaire.

Il est superflu de te dire, ô commandeur des Croyants, que la jeune femme s’était entendue avec son mari pour se moquer de mon benêt de frère et pour lui faire les tours les plus surprenants. En effet, lorsque mon frère eut remis au propriétaire les caleçons neufs, le propriétaire fit mine de vouloir le payer. Mais aussitôt, dans l’embrasure de la porte, la jolie tête de la femme apparut, ses yeux lui sourirent et ses sourcils lui firent signe de refuser. Et Bacbouk se refusa absolument à recevoir n’importe quoi du mari. Alors le mari s’absenta un instant pour rejoindre son épouse, qui avait disparu, et revint bientôt auprès de mon frère et lui dit : « Moi et mon épouse avons résolu, pour reconnaître tes bons services, de te donner en mariage notre esclave blanche, qui est très belle et très gentille ; et, de la sorte, tu seras de la maison ! » Et mon Bacbouk pensa aussitôt que c’était là une excellente ruse de la jeune femme pour lui procurer ses entrées libres dans la maison, et il accepta, aussitôt ; et aussitôt on fit venir la jeune esclave et on la maria avec Bacbouk mon frère.

Lorsque, le soir venu, Bacbouk voulut s’appro-