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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 2, trad Mardrus, 1916.djvu/318

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les mille nuits et une nuit

eunuque ; et j’allai, tout le temps, d’un maître à un autre, d’un émir à un émir, d’un notable à un notable, selon la vente et l’achat, jusqu’à ce qu’un jour je fusse devenu la propriété du palais de l’émir des Croyants en personne. Mais déjà j’avais beaucoup baissé, et mes forces avaient diminué avec la perte de mes œufs.

Et telle est, ô frères, la cause de ma castration et de mon eunuquat. J’ai fini ! Ouassalam ! »

— Lorsque les deux nègres eurent entendu ce récit de leur compagnon Kâfour, ils se mirent à rire et a se moquer de lui et lui dirent : « Tu es un malicieux coquin, fils de coquin. Et ton mensonge a été un épouvantable mensonge ! »

Puis le troisième nègre, qui s’appelait Bakhita, prit la parole à son tour et, s’adressant à ses deux compagnons, leur dit :


HISTOIRE DU NÈGRE BAKHITA, LE TROISIÈME

EUNUQUE SOUDANIEN


« Sachez, ô fils de mon oncle, que tout ce que nous venons d’entendre là est ridicule et vain. Moi, je vais vous raconter la cause de l’enlèvement de mes œufs et le motif de mon eunuquat, et vous verrez que j’ai mérité encore bien pis ! Car, moi, j’ai baisé ma maîtresse et j’ai forniqué avec l’enfant, fils de ma maîtresse.