s’asseoir à côté d’elle et lui demanda avec intérêt comment il avait passé la nuit, et lui fit d’autres questions aussi, auxquelles il fit la réponse qu’il fallait. Puis ils se mirent à causer et elle lui demanda : « Sais-tu des paroles de poètes sur les amoureux et les esclaves d’amour ? » Il dit : « Oui, ô ma maîtresse, j’en sais quelques-unes. » Elle dit : « Je voudrais les entendre. » Il lui dit : « Voici ce que l’éloquent et fin Kouçaïr disait au sujet de la parfaitement belle Izzat, qu’il aimait :
« Oh, non ! jamais d’Izzat je ne dévoilerai les charmes ; jamais pour Izzat je ne parlerai de mon amour ! D’ailleurs, elle m’a fait faire tant de serments et prêter tant de promesses ! Ah ! si l’on savait tous les charmes d’Izzat ! …
Les ascètes qui pleurent dans la poussière et se garent tant des peines d’amour, s’ils entendaient le gazouillement que je connais, ils accourraient, et devant Izzat s’agenouilleraient pour l’adorer ! Ah ! si l’on savait tous les charmes d’Izzat ! »
Et la jeune femme dit : « En vérité, l’éloquence lui était un don, à cet admirable Kouçaïr qui ajoutait que :
« Si Izzat, devant un juge digne d’elle et de sa beauté, se présentait avec le doux soleil matinal pour rival, certes elle serait la préférée !
Et pourtant, quelques femmes malignes ont osé devant moi critiquer les détails de la beauté d’Izzat. Puisse Allah les confondre et faire de leurs joues un tapis foulé par les semelles d’Izzat ! »