Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
106
les mille nuits et une nuit

de chaque côté, et s’endormit dessus ! (Béni soit Celui qui ne dort de toute l’éternité !)

Alors moi, qui m’étais aplati à plat ventre sur le sol et me trouvais juste au-dessous de l’un des pieds, qui me parut être plus gros qu’un vieux tronc d’arbre, je me relevai vivement, je défis l’étoffe de mon turban…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA DEUX CENT QUATRE-VINGT-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

… je me relevai vivement, je défis l’étoffe de mon turban, je la mis en double et la roulai de façon à en faire une grosse corde, je m’en entourai la taille solidement, et je finis par en enrouler les deux bouts autour de l’un des doigts de l’oiseau, en faisant un nœud à toute épreuve. Car je m’étais dit en mon âme : « Cet énorme oiseau-là finira bien par s’envoler et, de la sorte, me tirera de cette solitude et me transportera en quelque endroit où voir des êtres humains. En tout cas, le lieu où je serai déposé sera toujours préférable à cette île déserte dont je suis le seul habitant ! »

Tout cela ! Et malgré mes mouvements, l’oiseau ne s’apercevait pas plus de ma présence que si j’avais