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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… Au matin du huitième jour j’arrivai sur le rivage opposé de l’île, et j’aperçus des hommes comme moi, blancs et habillés de vêtements, qui étaient occupés à cueillir des grains de poivre sur les arbres dont était couverte cette région. Lorsqu’ils m’eurent aperçu, ils vinrent m’entourer et me parlèrent dans ma langue, l’arabe, que depuis si longtemps je n’avais pas entendue. Ils me demandèrent qui j’étais et d’où je venais. Je répondis : « Ô bonnes gens, je suis un homme étranger et pauvre ! » Et je leur racontai ce que j’avais éprouvé de malheurs et de dangers. Mon récit les étonna merveilleusement, et ils me félicitèrent d’avoir su échapper aux avaleurs de chair humaine, m’offrirent à manger et à boire, me laissèrent me reposer une heure de temps, puis m’emmenèrent dans leur barque pour me présenter à leur roi dont la résidence était une autre île du voisinage.

L’île dans laquelle régnait ce roi avait pour capitale une ville fort peuplée, abondante en toutes les choses de la vie, riche en souks et en marchands dont les boutiques étaient pourvues d’objets de prix, percée de belles rues où circulaient de nombreux