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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/149

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histoire de sindbad le marin (4e voyage)
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cavaliers sur des chevaux splendides, mais sans selles ni étriers. Aussi lorsque je fus présenté au roi, je ne manquai pas, après les salams, de lui faire part de l’étonnement où j’étais de voir les hommes monter à cru les chevaux. Et je lui dis : « Pour quel motif, ô notre maître et suzerain, ne se sert-on pas ici de la selle ? C’est un objet si commode pour aller à cheval ! Et puis cela rend le cavalier mieux maître de son cheval ! »

Le roi fut très étonné de mes paroles et me demanda : « Mais en quoi donc consiste une selle ? C’est là une chose que nous n’avons jamais vue de notre vie ! » Je lui dis : « Veux-tu alors me permettre de te confectionner une selle pour que tu puisses en essayer la commodité et en expérimenter l’agrément ? » Il me répondit : « Certainement ! »

Je fis venir alors un habile menuisier et je lui fis exécuter, sous mes yeux, le bois d’une selle exactement d’après mes indications. Et je restai près de lui jusqu’à ce qu’il l’eût terminé. Alors je garnis moi-même ce bois de la selle avec de la bourre de laine et du cuir, et achevai de l’orner tout autour avec de la broderie d’or et des glands de diverses couleurs. Je fis venir ensuite un forgeron auquel j’enseignai l’art de confectionner un mors et des étriers ; et il exécuta parfaitement ces choses, car je ne le quittai pas un instant.

Lorsque le tout fut dans un état parfait, je choisis le plus beau cheval des écuries du roi, et le sellai et bridai et harnachai splendidement, sans oublier de lui mettre les divers accessoires d’ornement, tels