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histoire de sindbad le marin (6e voyage)
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et, en retour, me combla de prévenances et d’honneurs, et me pria de loger dans son propre palais. C’est ce que je fis. Aussi je devins dès ce jour l’ami du roi et des principaux personnages de l’île. Et tous m’interrogeaient sur mon pays, et je leur répondais ; et à mon tour je les interrogeais sur leur pays, et ils me répondaient. J’appris de la sorte que l’île de Serendib avait quatre-vingts parasanges de longueur et quatre-vingts de largeur ; qu’elle avait une montagne, qui était la plus haute de toute la terre, sur le sommet de laquelle notre père Adam avait habité durant un certain temps ; qu’elle contenait beaucoup de perles et pierres précieuses, moins belles, il est vrai, que celles de mes ballots, et beaucoup de cocotiers…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT ONZIÈME NUIT

Elle dit :

… et beaucoup de cocotiers.

Un jour, le roi de Serendib m’interrogea lui-même sur les affaires publiques à Baghdad et sur la façon de gouverner du khalifat Haroun Al-Rachid. Et moi je lui racontai combien le khalifat était équitable et plein de magnanimité, et je m’étendis longuement