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histoire de sindbad le marin (7e voyage)
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une heureuse et fructueuse navigation ; si bien que, d’île en île et de mer en mer, nous finîmes par arriver en sécurité à Bassra, où nous ne nous arrêtâmes que fort peu de temps. Nous remontâmes le fleuve et nous entrâmes dans Baghdad, la cité de paix.

Je me dirigeai alors, avec mon épouse et mes richesses, vers ma rue et ma maison, où mes parents nous reçurent avec de grands transports de joie, et aimèrent beaucoup mon épouse, la fille du cheikh.

Quant à moi, je me hâtai de mettre ordre définitivement à mes affaires, j’emmagasinai mes belles marchandises, j’enfermai mes richesses, et je pus enfin, en paix, recevoir les félicitations de mes amis et de mes proches qui, ayant calculé le temps que j’étais resté absent, trouvèrent que ce septième voyage, le dernier de mes voyages, avait duré exactement vingt-sept années d’un bout à l’autre. Et moi, je leur racontai en détail mes aventures durant cette longue absence ; et je fis le vœû, que je tiens scrupuleusement, comme vous voyez, de ne jamais plus, durant le reste de ma vie, entreprendre un voyage, par mer fût-il ou simplement par terre. Et je ne manquai de rendre grâces à Allah Très-Haut de m’avoir, à plusieurs reprises et malgré mes récidives, délivré de tant de dangers et ramené au milieu de ma famille et de mes amis !

Et tel a été, ô mes invités, ce voyage septième et dernier qui fut le définitif remède à mes désirs aventureux ! »

Lorsque Sindbad le Marin eut terminé de la sorte