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les mille nuits et une nuit

passage, qui ne soit pas connu dans le souk ; sinon tu serais la cause entre nous d’une cruelle séparation. Nous avons, en effet, des ennemis qui nous guettent : méfie-toi du passant ! » Et Alischar répondit : « J’écoute et j’obéis ! » et il alla au souk et vendit pour cinquante dinars à un marchand en boutique le merveilleux rideau en question…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT VINGTIÈME NUIT

Elle dit :

… et vendit pour cinquante dinars à un marchand en boutique le merveilleux rideau en question. Puis, de nouveau, il acheta de la soie et des fils d’or et d’argent, en quantité suffisante pour un nouveau rideau ou quelque belle tapisserie, et porta le tout à Zoumourroud, qui se remit à l’ouvrage et, en huit jours, exécuta un tapis encore plus beau que la première fois, lequel rapporta également la somme de cinquante dinars. Et ils vécurent de la sorte, en mangeant, en buvant, et en ne manquant de rien, sans oublier de satisfaire leur mutuel amour, plus ardent de jour en jour, pendant encore l’espace d’une année.

Un jour, Alischar sortit de la maison, porteur, selon