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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 6, trad Mardrus, 1901.djvu/66

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les mille nuits et une nuit

Et le mot de cette autre énigme : « Je suis oiseau, mais n’ai ni chair, ni sang, ni plumes, ni duvet ; on me mange rôti ou bouilli ou tel que je suis, et il est bien difficile de savoir si je suis vivant ou mort ; quant à ma couleur, elle est d’argent et d’or ! »

Elle répondit : « En vérité, c’est trop de mots pour me faire connaître qu’il s’agit simplement d’un œuf. Tâche donc de me demander quelque chose de plus ardu ! »

Il demanda : « Combien de paroles, en tout, Allah a-t-il dit à Moïse ? »

Elle répondit : « Allah a dit exactement à Moïse mille cinq cent quinze mots ! »

Il demanda : « Quelle est l’origine de la création ? »

Elle dit : « Allah a tiré Adam de la boue desséchée ; la boue fut formée avec de l’écume ; l’écume fut tirée de la mer ; la mer, des ténèbres ; les ténèbres, de la lumière ; la lumière, d’un monstre marin ; le monstre marin, d’un rubis ; le rubis, d’un rocher ; le rocher, de l’eau ; et l’eau fut créée par la parole toute-puissante : « Qu’elle soit ! »

Et le mot de cette autre énigme : « Je mange, sans avoir ni bouche ni ventre, et me nourris d’arbres et d’animaux. Les aliments seuls attisent en moi la vie, alors que toute boisson me tue ! »

« C’est le feu ! »

« Et le mot de cette énigme : « Ce sont deux amis qui n’ont jamais éprouvé de jouissance, bien qu’ils passent toutes leurs nuits dans les bras l’un de l’autre. Ce sont eux les gardiens de la maison et ils ne se séparent qu’avec le matin ! »

« Ce sont les deux battants d’une porte ! »