de ses aventures. Sinon, et pour achever de nous faire passer cette nuit, hâte-toi de me raconter une histoire de voyages ; car, depuis le jour où, avec mon frère Schahzaman, roi de Samarcand Al-Ajam, j’ai entrepris une excursion aux pays lointains, à la suite de l’aventure avec ma femme maudite dont j’ai fait couper la tête, j’ai pris goût à tout ce qui a rapport aux voyages instructifs. Si donc tu connaissais un conte vraiment délicieux à écouter, ne tarde pas à le commencer ; car cette nuit mon insomnie est plus tenace que jamais ! »
À ces paroles du roi Schahriar, la diserte Schahrazade de s’écrier : « Justement ce sont ces histoires de voyages qui sont les plus étonnantes et les plus délicieuses d’entre toutes celles que j’ai racontées. Tu vas en juger tout de suite, ô Roi fortuné ; car, en vérité, il n’y a point dans les livres une histoire comparable à celle du voyageur qui s’appelle Sindbad le Marin[1]. Et c’est précisément de cette histoire là que je vais t’entretenir, ô Roi fortuné, du moment que tu veux bien me le permettre ! »
Et aussitôt Schahrazade de raconter :
- ↑ Sindbad, moi consacré par l’usage en France, au lieu de Sindabad, prononciation arabe.