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les mille nuits et une nuit

deur. Aussi nous finîmes par remporter la victoire, et nous nous mîmes à la poursuite des ghouls.

Alors moi et mes mamalik, nous résolûmes de profiter du désordre de la course pour, montés sur nos chiens, échapper à mes sujets les singes, en prenant la fuite du côté opposé, sans qu’ils nous aperçussent ; et, au grand galop, nous disparûmes à leur vue.

Au bout d’une longue course, nous nous arrêtâmes pour laisser respirer nos montures, et nous vîmes en face de nous un grand rocher taillé en forme de table où se trouvait gravée une inscription en langue hébraïque, qui contenait ceci :

Ô toi, captif que la destinée a jeté dans cette région pour faire de toi le roi des singes, si tu veux renoncer à ta royauté par la fuite, deux chemins s’ouvrent devant toi pour la délivrance : L’un de ces chemins se trouve à ta droite, et il est le plus court pour te conduire au bord de l’océan qui entoure le monde ; mais il traverse des déserts farouches remplis de monstres et de genn malfaisants. L’autre, à gauche, est long de quatre mois de route, et traverse une grande vallée qui est la Vallée des Fourmis. En prenant ce chemin et en te garant des fourmis, tu aboutiras à une montagne de feu au pied de laquelle se trouve la Ville des Juifs. Moi, Soleïmân ben-Daoud, j’ai écrit ceci pour ton salut !

Lorsque nous eûmes lu cette inscription, nous fûmes à la limite de l’étonnement, et nous nous hâtâmes de prendre le chemin de gauche qui devait