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les mille nuits et une nuit

les bras l’un de l’autre, à la limite de la jubilation.

Le matin, Schamsa fut la première debout. Elle se vêtit de son manteau de plumes, me réveilla, m’embrassa entre les deux yeux et me dit : « Il est temps que nous allions au palais des diamants voir le roi Nassr, mon père. Hâte-toi donc de t’habiller ! » J’obéis aussitôt et, lorsque je fus prêt, nous allâmes baiser les mains du cheikh lieutenant des oiseaux et nous le remerciâmes beaucoup. Alors Schamsa me dit : « Maintenant mets-toi sur mes épaules et tiens-toi solidement, car le voyage sera un peu long, bien que je me propose d’aller à toute vitesse ! » Et elle me prit sur ses épaules et, après les derniers adieux à notre protecteur, elle me transporta à travers les airs avec la rapidité de l’éclair et en peu de temps me déposa à quelque distance de l’entrée du palais des diamants. Et de là nous nous dirigeâmes doucement vers le palais, tandis que des genn serviteurs, postés par le roi, couraient lui annoncer notre arrivée.

Le roi Nassr, père de Schamsa et maître des genn, éprouva une joie extrême à me voir ; il me prit dans ses bras et me pressa contre sa poitrine. Puis il ordonna qu’on me revêtît d’une magnifique robe d’honneur, me mit sur la tête une couronne taillée dans un seul diamant, puis me conduisit auprès de la reine, mère de mon épouse, qui m’exprima son contentement, et félicita sa fille du choix qu’elle avait fait en ma personne. Elle fit ensuite cadeau à sa fille d’une quantité énorme de pierreries, puisque le palais en était plein ; et nous fit conduire tous deux au hammam où l’on nous lava et nous parfuma