Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
les mille nuits et une nuit

dit : « Par Allah ! ô mon frère, ton histoire est si étonnante et si extraordinaire que j’en ai oublié mes propres aventures, que je croyais pourtant prodigieuses entre toutes les aventures. Qu’Allah te soutienne dans ta douleur, ô mon frère, et puisse-t-il enrichir ton âme de l’oubli…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète selon son habitude, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT SOIXANTE-DIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Qu’Allah te soutienne dans ta douleur, ô mon frère, et puisse-t-il enrichir ton âme de l’oubli ! »

Il resta encore avec lui pendant une heure de temps, essayant de le décider à l’accompagner dans son royaume pour changer d’air et de vue ; mais ce fut en vain. Alors il fut bien obligé de le laisser, de peur de l’importuner, et, après l’avoir embrassé et lui avoir encore dit quelques paroles de consolation, il prit la route de sa capitale où il arriva sans incidents, après s’en être absenté cinq années. Et depuis lors je n’ai plus eu de ses nouvelles !

Et d’ailleurs, maintenant que tu es là, ô Hassib, j’oublie tout à fait ce jeune roi Beloukia que j’espérais jusqu’ici revoir un jour ou l’autre. Toi, du moins, tu ne vas pas me quitter de sitôt, et je pense bien te