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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/16

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les mille nuits et une nuit

nait à l’extrême et avait l’air de mettre en doute la réalité de faits si avérés, d’entre les assistants se leva Taleb ben-Sehl, le voyageur fameux, qui confirma le récit que l’on venait d’entendre, et ajouta : « En effet, ô émir des Croyants, ces vases de cuivre ne sont autres que ceux où furent enfermés, dans les temps anciens, les génies rebelles aux ordres de Soleïmân, et qui furent jetés, une fois scellés du sceau redoutable, au fond de la mer mugissante, aux confins du Maghreb, dans l’Afrique occidentale. La fumée qui s’en échappe est tout simplement l’âme condensée des éfrits, lesquels ne manquent pas de reprendre à l’air libre leur première forme formidable. »

À ces paroles, la curiosité et l’étonnement du khalifat Abdalmalek augmentèrent considérablement, et il dit à Taleb ben-Sehl : « Ô Taleb, je désire beaucoup voir l’un de ces vases de cuivre qui renferment les éfrits en fumée ! Crois-tu la chose possible ? Dans ce cas je suis prêt à aller moi-même faire les recherches nécessaires. Parle. » Il répondit : « Ô émir des Croyants, tu peux avoir cet objet ici même, sans te déplacer, et sans fatigues pour ta personne vénérée. Tu n’as pour cela qu’à envoyer une lettre à l’émir Moussa, ton lieutenant au pays du Maghreb. Car la montagne au pied de laquelle se trouve la mer qui renferme ces vases est reliée au Maghreb par une langue de terre qu’on peut traverser à pied sec. L’émir Moussa, au reçu de la lettre, ne manquera pas d’exécuter les ordres de notre maître le khalifat ! »

Ces paroles eurent le don de convaincre Abdal-