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histoire de la ville d’airain
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malek qui, à l’instant, dit à Taleb : « Et qui mieux que toi, ô Taleb, est capable d’aller avec célérité au pays du Maghreb porter ma lettre à l’émir Moussa, mon lieutenant ? Je te donne tous pouvoirs de puiser à mon trésor ce que tu juges nécessaire pour les frais du voyage, et de prendre autant d’hommes qu’il t’en faut pour ta suite. Mais hâte-toi, ô Taleb ! » Et à l’heure même le khalifat écrivit une lettre de sa propre main à l’émir Moussa, la cacheta, et la remit à Taleb qui embrassa la terre entre ses mains et, une fois les préparatifs faits, partit en toute diligence pour le Maghreb, où, sans encombre, il arriva.

L’émir Moussa le reçut avec joie et avec tous les égards dus à l’envoyé de l’émir des Croyants ; et Taleb lui remit la lettre, qu’il prit, et, après l’avoir parcourue et en avoir compris le sens, il la porta à ses lèvres, puis à son front, et dit : « J’écoute et j’obéis ! » Et aussitôt il fit mander auprès de lui le cheikh Abdossamad, homme qui avait parcouru toutes les régions habitables de la terre, et qui maintenant passait les jours de sa vieillesse à noter avec soin, pour les âges, ses connaissances acquises dans une vie de voyages sans répit. Et lorsque le cheikh arriva, l’émir Moussa le salua avec respect et lui dit : « Ô cheikh Abdossamad, voici que l’émir des Croyants m’envoie ses ordres pour que j’aille à la recherche des vases de cuivre ancien où furent enfermés les génies rebelles par notre maître Soleïmân ben-Daoud. Ils gisent au fond d’une mer située au pied d’une montagne qui, paraît-il, se trouverait aux confins extrêmes du