Aller au contenu

Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/161

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire de la reine yamlika…
153

À ces paroles, Hassib s’écria : « Non, par Allah ! Je n’ai jamais été chez la princesse souterraine ! » Alors le grand-vizir s’approcha de lui, lui enleva les serviettes qui l’enveloppaient et mit son ventre à découvert. Il était noir comme le ventre d’un buffle.

À cette vue, Hassib faillit tomber évanoui d’épouvante ; puis il eut une idée et dit au vizir : « Je dois t’avouer, ô mon maître, que je suis né avec le ventre tout noir ! » Le vizir sourit et dit : « Il ne l’était pas à ton entrée au hammam. Les espions me l’ont dit ! » Mais Hassib, qui ne voulait pas tout de même trahir la princesse souterraine en révélant sa résidence, continua à nier d’avoir eu des rapports avec elle ou de l’avoir jamais vue. Alors, le vizir fit signe à deux bourreaux qui s’approchèrent de lui, retendirent par terre, nu comme il était, et se mirent à lui administrer sur la plante des pieds des coups si cruels et si répétés qu’il en serait mort s’il ne s’était décidé à crier grâce en avouant la vérité.

Aussitôt le vizir le fit relever et ordonna qu’on remplaçât par une magnifique robe d’honneur, les serviettes dont il était enveloppé en arrivant. Après quoi il le conduisit lui-même dans la cour du palais, où il le fit monter sur le plus beau cheval des écuries royales, monta également à cheval et, accompagnés tous deux d’une nombreuse suite, ils prirent le chemin de la maison en ruines d’où Hassib était sorti de chez la reine Yamlika.

Là le vizir, qui avait appris dans les livres la science des conjurations, se mit à brûler des parfums et à prononcer les formules magiques de l’ou-