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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/167

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LE PARTERRE FLEURI DE L’ESPRIT
ET LE JARDIN DE LA GALANTERIE

AL-RACHID ET LE PET


Il m’est revenu, ô Roi fortuné, que le khalifat Haroun Al-Rachid, pris d’ennui et se trouvant dans le même état d’esprit où se trouve en ce moment Ta Sérénité, sortit se promener sur la route qui va de Baghdad à Bassra, en emmenant avec lui son vizir Giafar Al-Barmaki, son échanson favori Abou-Ishak et le poète Abou-Nowas.

Pendant qu’ils se promenaient et que le khalifat avait l’œil sombre et les lèvres fermées, un cheikh vint à passer sur la route, monté sur son âne. Alors le khalifat se tourna vers son vizir Giafar et lui dit : « Interroge ce cheikh sur son lieu de destination ! » Et Giafar, qui depuis un moment ne savait qu’inventer pour distraire le khalifat, résolut aussitôt de l’amuser aux dépens du cheikh qui allait tranquillement son chemin en laissant flotter la corde sur le