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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/169

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le parterre fleuri… (al-rachid…)
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son âne devant Giafar, et tout d’un coup lâcha un détestable pet suivi de deux longues vesses, et dit à Giafar : « Hâte-toi, ô médecin, de les recueillir avant qu’ils ne s’éparpillent. C’est pour le moment la seule réponse de ma gratitude à ton remède venteux ; mais crois bien qu’à peine de retour dans mon pays, si Allah veut, je t’enverrai en cadeau une esclave au derrière aussi ridé qu’une figue sèche, qui te donnera tant de plaisir que tu en expireras ton âme ; et alors ton esclave aura tant de douleur et d’émotion que, pleurant sur toi, elle ne pourra se retenir ainsi de pisser sur ton visage si froid et d’arroser ta barbe sèche ! »

Et le cheikh caressa tranquillement son âne et continua sa route, tandis que le khalifat, à la limite du trémoussement, se laissait tomber sur son derrière et étouffait de rire en voyant la mine de son vizir, cloué dans une surprise embarrassée et sans répartie, et Abou-Nowas qui, paterne, lui ébauchait des gestes de félicitation.


— Lorsqu’il eut entendu cette anecdote, le roi Schahriar se rasséréna soudain et dit à Schahrazade : « Hâte-toi, Schahrazade, de me raconter encore cette nuit une anecdote au moins aussi amusante ! » Et la petite Doniazade s’écria : « Ô Schahrazade, ma sœur, que tes paroles sont douces et savoureuses ! » Alors, après un court silence, elle dit :