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les mille nuits et une nuit

en le serrant soigneusement dans ses deux mains. Alors l’esclave ainsi frustrée, qui était fort versée dans la connaissance des traditions du Prophète, dit à l’esclave de Médine : « C’est moi qui dois avoir droit au capital, en vertu de ces paroles du Prophète (sur lui la prière et la paix !) : Celui qui fait revivre une terre morte, en devient le seul propriétaire ! » Mais l’esclave de Médine, qui ne lâchait pas la marchandise, n’était pas moins versée dans la Sunna que sa rivale de Koufa, et lui répondit aussitôt : « Le capital m’appartient en vertu de ces paroles du Prophète (sur lui la prière et la paix !), qui nous ont été conservées et transmises par Sofiân : « Le gibier appartient, non point à celui qui le lève, mais à celui qui le prend ! »

Lorsque le khalifat eut entendu ces citations, il les trouva si justes qu’il satisfit également les deux adolescentes cette nuit-là !

— Puis Schahrazade ajouta : « Mais, ô Roi fortuné, aucune de ces anecdotes ne vaut celle où deux femmes discutaient pour savoir s’il fallait donner la préférence en amour à l’adolescent ou à l’homme mûr !


À QUI LA PRÉFÉRENCE ?
À L’ADOLESCENT OU À L’HOMME MÛR ?


L’anecdote suivante nous est rapportée par Aboul-Aïna. Il dit :