Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/181

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
le parterre fleuri… (à qui la préférence…)
173

« J’étais un soir monté sur ma terrasse pour prendre l’air, quand j’entendis une conversation de femmes sur la terrasse voisine. Celles qui causaient ainsi étaient les deux épouses de mon voisin, lesquelles avaient chacune un amant qui les contentait autrement que ne le faisait le vieil époux impotent. Mais l’amant de l’une était un bel adolescent, encore tout à fait tendre et les joues roses et imberbes, et l’amant de l’autre était un homme mûr et poilu dont la barbe était compacte et drue. Or, justement mes deux voisines, ne se sachant pas écoutées, discutaient sur les mérites respectifs de leurs amoureux. L’une disait…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT SOIXANTE-DIX-SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… l’une disait : « Ô ma sœur, comment peux-tu faire pour supporter la rudesse de la barbe de ton amant, lors du baiser, quand sa barbe vient frotter tes seins et que ses moustaches viennent heurter de leurs épines tes joues et tes lèvres ? Comment fais-tu pour ne pas être chaque fois abîmée quant à ta peau, et cruellement déchirée ? Crois-moi, ma sœur, change d’amoureux et fais comme moi : trouve-toi quelque