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le parterre fleuri… (le prix des concombres)
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lent, lorsqu’il s’agite est supérieur, lorsqu’il donne est généreux, et lorsqu’il fonce perfore ! »

En entendant cette explication, la femme dont l’amant était imberbe, s’écria : « Par le Maître de la Kaâba sainte ! ô ma sœur, tu me donnes envie de goûter à l’homme barbu ! »

— Puis Schahrazade, après un court silence, dit immédiatement :


LE PRIX DES CONCOMBRES


Un jour l’émir Moïn ben-Zaïda rencontra à la chasse un Arabe, monté sur son âne, qui venait du désert. Il alla au-devant de lui et, après les salams, lui demanda : « Où vas-tu ainsi, frère Arabe, et que portes-tu si soigneusement enroulé dans ce petit sac ? » L’Arabe répondit : « Je vais trouver l’émir Moïn pour lui porter ces concombres qui ont poussé avant leur temps dans ma terre dont c’est la première récolte. Comme c’est l’homme le plus généreux que l’on connaisse, je suis sûr qu’il me payera mes concombres un prix digne de sa libéralité ! » L’émir Moïn, que l’Arabe n’avait pas encore vu jusque-là, lui demanda : « Et combien espères-tu que te donnera l’émir Moïn pour ces concombres ? » L’Arabe répondit : « Au moins mille dinars d’or ! » Il demanda : « Et si l’émir te disait que c’est trop ? » Il répondit : « Je