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le parterre fleuri… (le différend…)
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quand je veux, balancer ma croupe fastueusement, et me le faire mettre au choix par devant ou par derrière ? »

— Et Schahrazade dit ensuite


LE DIFFÉREND TRANCHÉ


On raconte que le vizir Giafar reçut chez lui une nuit le khalifat Haroun Al-Rachid, et n’épargna rien pour l’amuser agréablement. Soudain le khalifat lui dit : « Giafar, il m’est revenu que tu as acheté pour toi une esclave fort belle que j’avais remarquée et que je voulais acheter pour moi-même. Je désire donc de toi que tu me la cèdes au prix qui te convient ! » Giafar répondit : « Je n’ai guère l’intention de la vendre, ô émir des Croyants ! » Il dit : « Alors offre-la-moi en présent ! » Giafar répondit : « Je n’ai point cette intention-là, ô émir des Croyants ! » Alors Al-Rachid fronça les sourcils et s’écria : « Je jure par les trois serments[1] que je divorce à l’instant d’avec mon épouse Sett Zobéida, si tu ne veux pas consentir à me vendre l’esclave ou à me la céder ! » Giafar répondit : « Je jure par les trois serments que je divorce à l’instant d’avec mon épouse, la mère de mes enfants,

  1. Voir, pour plus de détails sur ce serment, le tome VI, dans l’Histoire de Grain-de-Beauté, la scène du Délieur.