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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/190

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les mille nuits et une nuit

Puis il ajouta : « Permets-moi seulement, ô émir des Croyants, d’user de ce mamelouk comme s’il était mon esclave ! » Le khalifat lui dit : « Je te le permets ! Il est ton esclave et ta propriété ! » Alors Abi-Youssouf se tourna vers l’adolescente et lui dit : « Je te fais cadeau de ce mamelouk et te le donne comme esclave acheté ! L’acceptes-tu ainsi ? » Elle répondit : « Je l’accepte ! » Abi-Youssouf s’écria : « Dans ce cas le mariage qu’il vient de contracter avec toi est cassé de lui-même. Et tu es déliée d’avec lui ! Ainsi le veut la loi du mariage ! J’ai jugé ! »

En entendant ce jugement, Al-Rachid, à la limite de l’admiration, se leva debout sur ses deux pieds et s’écria : « Ô Abi-Youssouf, il n’y a pas ton second dans l’Islam ! » Et il lui fit apporter un grand plateau rempli d’or et le pria de l’accepter. Le kâdi remercia le khalifat, mais ne sut comment emporter tout cet or. Soudain il se rappela le sac à picotin de la mule, et, l’ayant fait apporter, il y vida tout l’or du plateau et s’en alla.

Or, cette anecdote est pour nous prouver que l’étude de la jurisprudence mène aux honneurs et à la richesse. Que la miséricorde d’Allah soit donc sur tous ceux-là ! »

— Ensuite Schahrazade dit :


ABOU-NOWAS ET LE BAIN DE SETT ZOBÉIDA


On raconte que le khalifat Haroun Al-Rachid qui