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le parterre… (le maître d’école)
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puisque c’était le seul métier qui pût lui permettre de gagner de l’argent sans rien faire ; car il est notoire qu’on peut être maître d’école, et ignorer complètement les règles et les premiers éléments de la langue ; il suffit pour cela d’être assez roué pour faire croire aux autres qu’on est soi-même un grand grammairien ; et l’on sait qu’un savant grammairien est d’ordinaire un pauvre homme à l’esprit étroit, mesquin, déprimant, incomplet et impotent.

Donc, notre vagabond s’improvisa ainsi maître d’école, et n’eut pour cela que la peine d’augmenter le nombre de tours et le volume de son turban, et aussi d’ouvrir, au fond d’une petite rue, une salle qu’il décora de tableaux d’écriture et autres choses semblables, et où il attendit les clients.

Or, à la vue d’un turban si imposant, les habitants du quartier ne doutèrent pas un instant de la science de leur voisin, et se hâtèrent de lui envoyer leurs enfants…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… et se hâtèrent de lui envoyer leurs enfants.

Mais, comme il ne savait ni lire ni écrire, il trouva