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les mille nuits et une nuit

passée ! » Je dis : « Oui ! par Allah ! » Et à mon tour je choisis, parmi les vers que je connaissais, ceux qui étaient les plus délicats, et je les lui récitai avec beaucoup de sentiment. Lorsque j’eus fini, elle me dit : « Par Allah ! je ne savais point qu’il y eût des gens aussi exquis dans le souk des tisserands…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-CINQUIÈME NUIT

Elle dit :

« … des gens aussi exquis dans le souk des tisserands.

Après quoi on servit le festin où ne furent épargnés ni les fruits ni les fleurs ; et elle me servit elle-même les meilleurs morceaux. Puis, la nappe enlevée, on apporta les boissons et les coupes, et elle me versa elle-même à boire, et me dit : « Voici le meilleur moment de la causerie. Connais-tu de belles histoires ? » Moi je m’inclinai et lui racontai aussitôt quantité de détails amusants sur les rois, leur cour et leurs manières, tant qu’elle m’arrêta soudain pour me dire : « En vérité, je suis surprise prodigieusement de voir un tisserand si au courant des usages des rois ! » Je répondis : « Il n’y a là rien d’étonnant, car j’ai pour voisin un homme délicieux qui est reçu chez le