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les mille nuits et une nuit

part et d’autre, et cinquante mitkals d’or pour moi.

« Or, je m’étais rendu un soir chez elle, et j’étais déjà sur le lit prêt à déballer ma marchandise, selon la coutume, quand une esclave entra soudain, dit quelques mots à l’oreille de sa maîtresse, et m’entraîna vivement hors de la salle pour m’emmener à l’étage supérieur, où elle m’enferma à clef, et s’en alla. Et moi j’entendis en même temps un grand bruit de chevaux dans la rue, et je vis, par la fenêtre qui donnait sur la cour, entrer dans la maison un jeune homme comme la lune, accompagné d’une suite nombreuse de gardes et d’esclaves. Il entra dans la salle où se trouvait l’adolescente, et passa avec elle toute la nuit, en ébats, assauts et autres choses semblables. Et moi j’entendais leurs mouvements et je pouvais compter sur mes doigts le nombre des clous qu’ils enfonçaient, au bruit étonnant qu’ils faisaient chaque fois. Et je pensais en mon âme : « Par Allah ! ils ont installé sur le lit un établi de forgeron ! Et la barre de fer doit être bien chaude pour que l’enclume gémisse tellement…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :