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les mille nuits et une nuit

En entendant ces sublimes vérités, l’émir Moussa et ses compagnons éclatèrent en sanglots et pleurèrent longuement. Après quoi ils pénétrèrent dans la tour, et se mirent à parcourir d’immenses salles, habitées par le vide et le silence. Ils finirent de la sorte par arriver dans une chambre, plus grande que les autres, à la voûte arrondie en dôme, et qui, seule dans la tour, contenait un meuble. C’était une colossale table en bois de sandal, ciselée merveilleusement, et sur laquelle se détachait cette inscription en beaux caractères semblables aux précédents :

Autrefois, à cette table, s’asseyaient mille rois borgnes et mille rois qui avaient de bons yeux. Maintenant dans la tombe ils sont également aveugles !

L’étonnement de l’émir Moussa ne fit qu’augmenter devant ce mystère ; et, ne pouvant en avoir la solution, il transcrivit ces paroles sur ses parchemins ; puis il sortit du palais, ému à l’extrême, et reprit, avec ses compagnons, la route de la Ville d’Airain…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA TROIS CENT QUARANTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

… et reprit, avec ses compagnons, la route de la Ville d’Airain.