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les mille nuits et une nuit

« … la supériorité de la beauté des garçons sur celle des femmes en général ! »

En entendant ces paroles, Sett Zahia répondit : « Qu’Allah te pardonne tes arguments erronés, à moins que tu n’aies parlé par jeu simplement ou pour plaisanter. Mais, maintenant, au tour de la vérité à triompher ! N’endurcis donc pas ton cœur et prépare ton ouïe à mes arguments.

« Par Allah sur toi ! dis-moi ! où est l’adolescent dont la beauté peut être comparée à celle d’une jeune fille ? Oublies-tu que la peau d’une jeune fille n’a pas seulement l’éclat et la blancheur de l’argent, mais encore la douceur du velours et des soieries ! Sa taille ! mais c’est le rameau du myrte et de l’arbre de ban. Sa bouche ! mais c’est une camomille en fleur, et ses lèvres, deux anémones humides ! Ses joues, des pommes ; ses seins, de petites gourdes d’ivoire. Son front rayonne de clarté, et ses deux sourcils hésitent sans cesse pour savoir s’ils doivent se réunir ou se séparer. Lorsqu’elle parle, les perles fines s’égrènent de sa bouche ; lorsqu’elle sourit, des torrents de lumière coulent de ses lèvres qui sont plus douces que le miel et plus fondantes que le beurre. Le sceau de la beauté est imprimé sur la fossette de son menton. Quant à son ventre, il est joli ! Il a des lignes de flanc admirables et des plis généreux qui se superposent l’un sur l’autre. Ses cuisses sont faites d’un seul morceau d’ivoire et sont soutenues par les colonnes de ses pieds formés de pâte d’amande. Mais pour ce qui est de ses fesses, elles sont de bonne nature, et quand elles s’élèvent et s’abaissent on les prendrait pour les vagues d’une