créé les femmes pour la satisfaction de vos désirs ? Jouissez-en donc à votre guise ! Mais vous êtes un peuple obstiné ! »
« Si toutefois il vous arrive de comparer les jeunes filles aux garçons, c’est uniquement pour donner le change à vos désirs corrompus et à votre goût perverti ! Oui ! nous les connaissons bien, vos poètes amateurs de garçons ! Le plus grand d’entre eux, le cheikh des pédérastes, Abou-Nowas, n’a-t-il pas dit en parlant d’une jeune fille :
« Tel un jeune garçon, elle n’a point de hanches, et s’est même coupé les cheveux ! Mais un tendre duvet veloute son visage et double ses charmes. Elle satisfait ainsi le pédéraste et l’adultérin !
« Mais pour ce qui est du prétendu attrait que donne la barbe aux jeunes hommes…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA TROIS CENT QUATRE-VINGT-TREIZIÈME NUIT
Elle dit :
« … Mais pour ce qui est du prétendu attrait que donne la barbe aux jeunes hommes, ne sais-tu point, ô cheikh, les vers du poète à ce sujet ? Écoute plutôt :