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le parterre fleuri… (adolescentes…)
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« Voici qu’aux premiers poils poussés sur sa joue, son amant a pris la fuite.

Quand, en effet, le charbon de la barbe noircit le menton, il réduit en fumée les charmes du jeune homme.

Et quand la page blanche du visage est remplie par le noir de l’écriture, qui voudrait encore prendre la plume, sinon seul l’ignorant ?

« Donc, ô cheikh, rendons hommage à Allah Très-Haut qui a su réunir dans les femmes toutes les jouissances qui peuvent remplir la vie, et qui a promis aux prophètes, aux saints et aux Croyants, comme récompense au paradis, les houris merveilleuses. D’ailleurs, si Allah Très-bon savait qu’il pût y avoir réellement d’autres voluptés en dehors des femmes, il les aurait certainement promises et réservées à ses fidèles Croyants. Or, Allah ne cite jamais les jeunes garçons autrement que pour les représenter comme les serviteurs des élus dans le paradis ; mais aucune fois il ne les a promis pour d’autre fin que celle-là ! Et le Prophète lui-même (sur lui la prière et la paix !) n’a jamais eu un penchant quelconque de ce côté-là, au contraire ! Il avait, en effet, coutume de répéter à ses compagnons : « Trois choses me font aimer ce monde vôtre : les femmes, les parfums et la fraîcheur de l’âme dans la prière ! » Mais je ne saurais mieux résumer mon opinion, ô cheikh, que par ces vers du poète :

« Entre un derrière et un derrière il y a de la différence. Si vous approchez de l’un, votre robe se teinte