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Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 7, trad Mardrus, 1901.djvu/45

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histoire de la ville d’airain
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mants, sur un large lit de tapis de soie superposés reposait une adolescente au teint éblouissant, aux paupières alanguies de sommeil sous leurs longs cils recourbés, et dont la beauté se rehaussait du calme admirable de ses traits, de la couronne d’or qui retenait sa chevelure, du diadème de pierreries qui étoilait son front et du collier humide de perles qui caressaient de leur chair sa peau dorée. À droite et à gauche du lit se tenaient deux esclaves, dont l’un était blanc et l’autre noir, armés d’un glaive nu et d’une pique d’acier. Au pied du lit, il y avait une table de marbre sur laquelle ces paroles étaient gravées :

Je suis la vierge Tadmor, fille du roi des Amalécites. Cette ville est ma ville ! Toi qui as pu pénétrer jusqu’ici, voyageur, tu peux emporter tout ce qui plaît à ton désir. Mais prends garde d’oser, attiré par mes charmes et la volupté, porter sur moi une main violatrice !

Lorsque l’émir Moussa fut revenu de l’émotion que lui avait causée la vue de l’adolescente endormie, il dit à ses compagnons : « Il est temps que nous nous éloignions de ces lieux, maintenant que nous avons vu toutes ces choses étonnantes, et que nous allions vers la mer pour essayer de trouver les vases de cuivre. Vous pouvez toutefois prendre dans ce palais tout ce qui vous tente ; mais gardez-vous de porter la main sur la fille du roi ou de toucher à ses vêtements…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et se tut discrètement.