en ivoire ou des grenades ou ses seins ? Et sous sa chemise qu’est-ce qui ondule ainsi ? Est-ce sa taille ou du sable mouvant ?
Et elle me fit également penser à ces vers du poète :
Ses paupières sont deux pétales de narcisse ; son sourire est comme l’aurore ; sa bouche est scellée par deux rubis, — ses lèvres délicieuses ; et tous les jardins du paradis dodelinent sous sa tunique.
Alors moi, ô émir des Croyants, je ne pus m’empêcher de m’exclamer : « Ya Allah ! ya Allah ! » et je restai là, immobile, mangeant et buvant des yeux des charmes si miraculeux. Aussi l’adolescente, ayant tourné la tête de mon côté, m’aperçut et vivement abaissa son petit voile de visage ; puis, avec tous les signes d’une grande indignation, dépêcha vers moi la jeune esclave, la joueuse de luth, qui accourut et, après m’avoir dévisagé, me dit : « Ô cheikh, n’as-tu pas honte de regarder ainsi les femmes dans leur maison ? Et ta vieillesse et ta barbe blanche ne te conseillent-elles donc pas le respect des choses honorables ? » Je répondis, à haute voix de façon à être entendu de l’adolescente assise : « Ô ma maîtresse, tu as raison, ma vieillesse est notoire, mais pour ce qui est de ma honte, c’est autre chose…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.